La sonde spatiale née de la collaboration entre la NASA et l'ESA est arrivée récemment à proximité de Vénus, effectuant le premier d'une série de survols planétaires avant de changer d'orbite pour sa cible principale, le Soleil. L'approche rapprochée a eu lieu hier à 13h39 selon notre fuseau horaire, à ce moment la sonde se trouvait à environ 7 500 km des plus hauts nuages (positionnés à environ 80 km de la surface).
Rappelons que la sonde Solar Orbiter est partie de la Terre le 10 février dernier et qu'elle étudiera notre étoile natale pendant environ 7 ans. Pour se rapprocher correctement, il faudra faire plusieurs tours de la planète, au cours desquels les ajustements orbitaux nécessaires auront lieu. La cible principale reste donc le Soleil et la nécessité de placer le bouclier thermique dans la bonne direction limitera les observations, on sait par exemple qu'aucune photo de Vénus ne sera prise avec l'Obiter solaire. Cependant, les données recueillies s'avéreront tout aussi importantes, par exemple pour l'étude des interactions vénusiennes avec le vent solaire.
La trajectoire de l'orbiteur solaire autour du Soleil a été choisie pour être "en résonance" avec Vénus, ce qui signifie qu'il retournera à proximité de la planète et utilisera à nouveau sa gravité pour modifier ou incliner son orbite. La prochaine rencontre est prévue pour août 2022. Au cours du survol d'hier, les scientifiques ont recueilli des données à l'aide du magnétomètre, de l'instrument à ondes radio et à plasma du vaisseau spatial et de certains capteurs du détecteur de particules énergétiques. Les résultats ne sont pas connus, mais leur impact scientifique devrait être limité
Vénus a toujours attiré l'attention de la communauté scientifique et la récente découverte de la phosphatine atmosphérique n'a fait qu'accroître cet intérêt. Elle est actuellement considérée comme la planète jumelle de la Terre, non pas pour les conditions offertes mais pour la similitude de ses dimensions. Au début du XXe siècle et avec les rares connaissances astronomiques de l'époque, la science-fiction décrivait Vénus comme une sorte de planète des merveilles, avec des températures particulièrement douces, imaginant en plus la présence de forêts luxuriantes et d'une faune variée.
Ce type de représentation est résolument éloigné de la réalité, en effet Vénus ressemble plus à l'Enfer de Dante qu'à un lieu de rêve comme celui imaginé en des temps insoupçonnés.
L'atmosphère qui l'entoure est si dense dans certaines zones, qu'il est pratiquement impossible de l'explorer. La pression au niveau de la surface est d'environ 92 atmosphères et est comparable à celle ressentie dans l'océan à une profondeur d'environ 1 km. Au niveau de la composition de l'atmosphère, nous trouvons 95% de dioxyde de carbone, 3,5% d'azote, avec des traces d'argon, de monoxyde de carbone et d'oxygène, cependant, le mélange exact des gaz par rapport à l'altitude est encore en discussion. Il existe également une zone dans la partie inférieure, caractérisée par la présence d'acide sulfurique.
Pour rendre la surface encore plus inhospitalière, l'énorme effet de serre causé par la densité de l'atmosphère, qui se traduit également par une obscurité permanente, de jour comme de nuit, et une température de 500 degrés dans la partie inférieure de l'atmosphère. Les scientifiques, cependant, spéculent qu'environ 2 milliards d'années Vénus aurait pu offrir des conditions hospitalières pour la vie et une grande présence d'eau de surface, mais ce ne sont que des hypothèses.
