Cela fait plus d'un an et demi que l'administration Trump a interdit à Huawei d'acheter de la technologie américaine, sans autorisation préalable, ainsi que de vendre et d'installer sa propre infrastructure dans le pays américain. Une "interdiction" qui s'est durcie et élargie encore dans les mois suivants et qui a, en fait, mis l'entreprise chinoise dans une situation décidément difficile tant en ce qui concerne la vente de smartphones - privés à la fois des services et des processeurs de Google - que des infrastructures de réseau
À l'heure où de nombreux pays développent leurs réseaux de cinquième génération, sur lesquels transiteront des données et des services nécessitant une protection et une sécurité extrêmes, le choix du partenaire technologique est d'une importance fondamentale et Huawei, qui a construit près de la moitié du réseau européen 4G qui servira de base à celui de 5G, a manifestement perdu ce qui était autrefois son rôle de leader dans ce secteur
En effet, les opérateurs européens de téléphonie mobile, sous la pression des États-Unis, commenceraient à envisager sérieusement de faire appel à Samsung Electronics pour remplacer Huawei dans la construction de leur infrastructure de réseau, même si les premiers pourparlers, selon les rapports de Reuters, en sont encore au stade embryonnaire.
Après l'obtention inattendue par Samsung d'un accord de 6 milliards de dollars avec Verizon en septembre dernier, l'un des plus importants depuis qu'elle a décidé il y a des années d'investir dans les réseaux, l'espagnol Telefonica et le français Orange ont également commencé à explorer la possibilité de collaborer avec la société sud-coréenne, mais des inquiétudes existent quant à l'incompatibilité avec leurs réseaux 4G existants qui pourrait conduire au remplacement total des équipements plutôt qu'à une simple mise à niveau.
Samsung, pour sa part, a voulu "rassurer" les opérateurs en affirmant que c'est une idée fausse qu'il y a une incompatibilité possible avec l'infrastructure existante même si elle ne fournit pas de détails techniques
En attendant, il existe encore en Europe plusieurs opérateurs qui doivent décider à qui confier la gestion de leurs réseaux. Le plus grand opérateur de téléphonie mobile en Europe, Deutsche Telekom, a cependant déclaré qu'il était sceptique quant à la capacité de Samsung à être compétitif à court terme et plusieurs analystes affirment également qu'il devra faire plus pour concurrencer Nokia et Ericsson.
