Il y a quelques jours, nous vous avons raconté comment certains vieux smartphones basés sur le système d'exploitation Android (à partir de la version 7.1.1 Nougat) risquaient de ne plus accéder à une bonne partie du Web à cause de ce que l'on pourrait appeler un "gâchis cyberbureaucratique". Eh bien, l'alarme est passée, grâce à une solution tout aussi bureaucratique mais efficace.
Pour faire court : le problème est parti de Let's Encrypt, qui est une autorité de certification : elle s'occupe de l'émission et de la validation des certificats de sécurité à la base des connexions cryptées telles que HTTPS, et gère actuellement environ 30 % des domaines Web. Son premier certificat, ISRG Root X1, a été publié en 2016, donc les plateformes logicielles qui n'ont pas été mises à jour après cette date peuvent ne pas l'inclure. Les années précédentes, Let's Encrypt, qui est une société relativement nouvelle, s'appuyait sur le certificat DST Root X3 "prêté" par une autre AC, à savoir IdenTrust, et il expirera précisément en septembre 2021.
Cette pratique consistant à "emprunter" un certificat n'est pour ainsi dire utilisée que dans des cas exceptionnels, notamment pour aider les jeunes AC à prendre pied : la raison en est tout simplement que plus il y a d'entités impliquées dans une chaîne de confiance, plus les risques de sécurité sont grands - c'est-à-dire que cette confiance est trahie. Let's Encrypt ne pensait pas qu'il serait possible de renouveler le partenariat avec IdenTrust, mais les deux sociétés se sont entendues précisément pour éviter de laisser de vieux smartphones Android dans le noir. L'essentiel, tout simplement, est que l'internet continuera à fonctionner comme d'habitude même sur la "mule" ou le dispositif cardiaque désormais obsolète qui est remis en marche une fois par an pour l'injection périodique de nostalgie.
